Les
Chinois pillent les forêts de la Casamance. Les Marcheuses
chinoises de Belleville à Paris. Les koubbas de Mustapha Chaïb. La
rencontre
littéraire de Jacqueline Zana-Victor. Avec Patrice Rötig rencontre
littéraire
dans le Forez à Job. Saint-Martin-des-Olmes. Trafic de tigreaux.
« Marche
citoyenne » à Mantes-la-Jolie. Les Chinois achètent des
domaines du
Bordelais. L’exposition L’art et l’enfant. Dans le
parc, les nourrices
d’outre-mer. Barbès, l’affiche contre le sida. L’homme qui chante en
arabe.
14 juillet massacre à Nice. Le prêtre égorgé dans son église.
Solidarité
confessionnelle. « La Brigade des mères » de Nadia
Remadna. Les
photos de Nora Aceval.
Début
juin
Avec
la complicité des gouvernements africains en place, la Chine pille
l’Afrique de l’Ouest. Le bois de vène, espèce protégée, convoitée par
les
Chinois, est transporté de nuit dans des charrettes guidées par des
enfants,
tirées par des ânes. La Casamance est ainsi déforestée pour l’industrie
du
meuble… À quoi servent les réunions permanentes des chefs d’État pour
l’environnement ? La Chine n’est jamais sanctionnée et les
mafias
poursuivent en toute impunité leur destruction de la planète. Que font
les
écologistes ? Ils bavardent et ils gagnent des postes
politiques
confortables.
Les
Marcheuses de Belleville, 300 Chinoises qui viennent de la
province Liaoning en Chine ont enfin une association « Les
roses
d’acier ». Résisteront-elles aux proxénètes chinois ?
Je les vois
aller et venir sur le boulevard entre les bancs verts de la Ville de
Paris
squattés par des Arabes (réfugiés du Moyen Orient, de
Tunisie ?
clandestins ?) pauvres et fatigués. Avec quel argent les
passes dans des
chambres de sous-sol louées par des négriers ?
Mustapha
Chaïb, le fils de Nora Aceval a pris ces photos de koubbas des
Hauts Plateaux algériens pour moi. Il me racontera, quand je le verrai
avec
Nora, l’histoire de ces koubbas jumelles.
Koubbas
à Tissemssilet, Algérie, 2016
(photo : Mustapha Chaïb)
|
Koubbas
à Tissemssilet, Algérie, 2016
(photo : Mustapha Chaïb)
|
Koubbas
« jumelles » entre
Tiaret et Alger, 2016 (photo : Mustapha Chaïb)
|
Koubbas
dans la région de Tiaret,
Algérie, 2016 (photo : Mustapha Chaïb
|
6 juin
Je
reviens de la rencontre au café littéraire L’âge d’or
dans le
13e, organisée par Jacqueline Zana-Victor, avec
Michèle Perret pour Les
arbres ne nous oublient pas (éditions Chèvre Feuille étoilée,
2016) et
Andrée Job-Querzola pour Bienvenue chez vous
(L’attrape science, 2015)
et Une enfance dans la guerre, Algérie 1954-1962 (éditions
Bleu autour,
2016), un livre collectif. Pour chacune, un travail de mémoire
particulier.
Michèle Perret retourne avec Marie-Noël et Kouider, en éclaireurs, à
Mercier-Lacombe – Sfisef dans la ferme Saint-Jean de son père, domaine
transmis
de père en fils dans l’ouest oranais. Après le grand départ, un jeune
fermier
algérien prend la succession de la ferme Perret. Michèle est rassurée,
malgré
l’état de délabrement du domaine. Seul le cimetière chrétien est encore
beau et
entretenu, un gardien est propriétaire de la clef. Et le sanctuaire de
Sidi
Ziane, protecteur de la ferme Saint-Jean, est toujours là. Michèle le
reconnaît, c’est lui, embelli par son père « le plus joli
marabout que
j’aie jamais vu ». Je pense au père de Nora Aceval, colon sur
les hauts
plateaux. Comme le père de Michèle, il parlait l’arabe, comme lui il
avait un
marabout qu’il honorait, comme lui et le père d’Anne-Marie Langlois, il
voulait
rester en Algérie, le pays natal qu’un fermier, amoureux de sa terre ne
quittera jamais. Deux d’entre ces pères sont morts de chagrin.
Michèle
Perret parle de la ferme de son père avec une grande
délicatesse, sans aucun ressentiment devant le désastre.
Andrée
Job-Querzola qui ne voulait pas d’un pèlerinage de nostalgie,
fait un pèlerinage avec des amis, le parcours de tous les pieds-noirs
de retour
au pays. À Sidi Bel Abbès qu’elle écrit SDB. C’est le cahier d’un
retour au
pays natal, avec les stations rituelles, le quartier, la maison
familiale,
l’école, le boulevard où « les jeunes filles de la
colonie »
faisaient le boulevard pour éblouir les légionnaires, les cafés au
créponné et,
bien sûr, le cimetière, comme Michèle et tous les pèlerins. Patrick
Chemla
raconte dans L’enfance des Français d’Algérie et
dans Une enfance
juive en Méditerranée musulmane (éditions Bleu autour) sa
détresse devant
le cimetière juif de Bône-Annaba, vandalisé. Et surtout, Andrée
Job-Querzola
est bouleversée par l’accueil des algériens « Reviens à Bel
Abbes, tu
viendras chez nous… bienvenue à vous dans votre pays… soyez les
bienvenus chez
vous… ».
Hospitalité
joyeuse et sincère après huit années d’une guerre
impitoyable qui habite la mémoire des descendants sur les deux rives.
Andrée
Job-Querzola a collaboré au recueil sur l’enfance dans la guerre
d’Algérie que Jacqueline Zana-Victor a aussi présenté. Une lecture
attentive,
des lectures d’extraits de textes inédits (quarante-quatre) d’auteurs
nés en
Algérie dans les années 1940-1950. Jacqueline a fait un choix
judicieux, elle
les a lus d’une belle voix. Le récit de Daniel Mesguich l’a frappée, en
particulier l’épisode des enfants égorgés par la femme de ménage arabe
(l’OAS
l’a retrouvée et pendue nue dans la cour de l’immeuble de Daniel
Mesguich). Je
rappelle cet acte de violence insoutenable parce que j’ai reçu, il y a
quelques
semaines, un message d’Albert Bensoussan, écrivain et traducteur, un
ami et
collaborateur fidèle. Il venait de recevoir le message d’un homme de
plus de
90 ans, qui lui demandait comment joindre Daniel, témoin de la
scène
ancienne de la guerre. Il appartient au consistoire de Cannes et il
disait être
le père de ces deux enfants assassinés. Daniel a reçu le message. Il a
dû
contacter le père qui veut entendre des témoins. Je demanderai à
Daniel. Il
écrira peut-être un récit de sa rencontre avec le père des petites
victimes
pour le site de Bleu autour qui puisse être lu le plus largement
possible.
Devoir, travail de mémoire. Comme ce recueil.
Je n’oublie pas les photos, dans les trois livres, qui permettent une
lecture iconographique rurale, citadine, humaine, de ces années 1950,
et un
aller-retour dans l’espace-temps.
12-13
juin
Avec
Patrice Rötig, de Vichy à Job, pour des rencontres littéraires à
Job « Bouquine Job ». Traversant le Forez, on
s’arrête à
Saint-Martin-des-Olmes pour une école-musée, « L’école
1900 ».
Saint-Martin-des-Olmes.
Juin 2016 (photo Patrice Rötig)
|
Saint-Martin-des-Olmes.
Juin 2016 (photo Patrice Rötig)
|
Saint-Martin-des-Olmes.
Juin 2016 (photo Patrice Rötig)
|
Saint-Martin-des-Olmes.
Juin 2016 (photo Patrice Rötig)
|
On
parle du recueil de textes inédits (44) sur l’enfance pendant la
guerre d’Algérie. Quelle réception ? On entend si souvent dire
« Il
faut tourner la page… ». Il y a déjà eu tant de silences sur
cette guerre.
Les historiens et les psychiatres savent combien les silences sont
dommageables
pour la santé mentale d’une société et des individus. Le déni est
toujours
toxique.
À
Ambert, on s’arrête à la librairie « Tout un monde »
de
Catherine Gaudibert qui avait accueilli Patrice Rötig et Deniz Ünal
pour parler
de littérature turque. Elle organise Bouquine-Job
avec Marie-Louise
Ferrandis et Alain Mourlevat qui a écrit Meunier tu dors… Au
moulin de la
cour dans les années 50 (Job)
(éditions de la Montmarie, 2006),
une chronique passionnante, familiale, meunière, paysanne, scolaire… de
la vie
quotidienne à Job, avec des photographies des années 1950. Pourquoi
j’aime les
moulins ? Je ne sais pas. Je n’en ai jamais vu en Algérie dans
mon
enfance, il y en avait certainement, l’Algérie était un pays céréalier
avant
1962.
Une
belle journée d’échanges, parfois vifs, de débats, de lectures par
Michèle Belligat que j’ai rencontrée à Billom (Puy-de-Dôme) en
mars 2013,
pour la manifestation « Autour d’Elles ». Michèle
Belligat a lu des
extraits des Lettres parisiennes et Je ne
parle pas la langue de mon
père avec beaucoup d’intelligence et de sensibilité.
Patrice
s’amuse à prendre des photos à Ambert, sa mairie ronde à
galerie arcadée, l’Amicale des Turcs, et à La Forie près d’Ambert, la
stèle de
Monseigneur
« Guillaume Douarre
Premier évêque
et
pionnier de la civilisation
française
à la
nouvelle calédonie
1810-1853 »
Fatiha
Toumi (de la bibliothèque du 1er à Lyon) et des
amis
sont venus à Job pour « Bouquine-Job ». Une promenade
dans le Forez.
Je crois que je suis allée au cimetière sur une colline. Je vais chaque
fois au
cimetière des villes et des villages en France. Ce que je
recherche ? Des
noms étranges et des tombes étrangères des soldats de l’Armée
d’Afrique, ou de
musulmans dans des carrés musulmans, de plus en plus nombreux en
France. À la
brocante de Job, des cartes anciennes de Jeanne d’Arc et une carte de
la statue
du Duc d’Orléans, place du Gouvernement à Alger aujourd’hui remplacée
par
l’Émir Abd-el-Kader. Alain Amato, dans Monuments en exil
a dû signaler
le transfert du Duc d’Orléans en France. Je lui demanderai.
La
Forie près d’Ambert. Juin 2016
(Photo Patrice Rötig)
|
La
Forie près d’Ambert.
Juin 2016 (Photo Patrice Rötig)
|
Ambert.
Juin 2016 (Photo
Patrice Rötig)
|
18 juin
Un
très jeune tigre à Noisy-le-Sec, perdu, errant dans la rue. Des amis
des animaux le récupèrent. La police soupçonne des dealers d’avoir
monnayé des
selfies avec le tigre pour 5 euros. Le tigre rejoindra ses
congénères dans
un refuge pour félins. On pense à cette occasion à un trafic de
tigreaux
sacrifiés dans un temple bouddhique en Thaïlande. L’esprit des tigres
rend plus
forts ceux qui sont possédés par l’esprit de l’animal… En Thaïlande,
les moines
sont rarement jugés pour leurs crimes !
Début
juillet
Au
musée Marmottan-Monnet dans le 16e
arrondissement
à Paris : L’art et l’enfant
« Chefs-d’œuvre de la peinture
française ». Peu d’enfants du peuple, pas de Vierge à
l’Enfant. De
Renoir : « L’enfant à l’oiseau », petite
fille en costume
algérien. Couleurs et grâce de l’orientalisme. En traversant le parc
jusqu’au
métro, c’est l’heure des enfants. Les nourrices sont africaines,
malgaches ou
philippines. Les enfants blonds, les yeux clairs. Jeunes femmes
descendantes
des colonies, aujourd’hui en France. Je parle d’elles dans L’habit
vert,
un recueil de nouvelles publié aux éditions Thierry Magnier, où je mets
en
scène « les petites bonnes », hommes et femmes des
anciennes
colonies, gens de service, partout en France.
2 juillet
À
Barbès. C’est le ramadan. Foule masculine dans les rues et sur les
boulevards, africaine et maghrébine. Les femmes préparent le dîner de
rupture
du jeûne.
Les bijoutiers juifs disparaissent, remplacés par des boutiques de
téléphones portables, tablettes… Encore quelques magasins de tissus et
vêtements, surtout islamiques. J’ai trouvé un Bleu de Chine
« Shanghai » veste et pantalon comme celui que porte
le chibani de
l’usine Renault dans Mon cher fils (éditions
Elyzad, poche) et je crois,
la jeune fille de la grande poste à Alger, écrivain public (il faudrait
vérifier).
Je
prends les vignettes-promotion des Africains : marabouts –
voyants – professeurs – guérisseurs – médiums – amoureulogues…
Sur
plusieurs vignettes : « Rend la puissance sexuelle.
Il
(ou elle) courra derrière vous comme le chien derrière son
maître. »
« Résultats irréversibles 100 % en 3 jours après
travaux. »
Barbès,
juillet 2016
|
J’achète
une tête d’agneau grillée dans une boucherie Hallal. Avec mon
fils Ferdinand, il avait 10 ans, j’allais à Barbès pour une
tête d’agneau
grillée. On la mangeait avec délices le soir, tous les deux, D. et
Sébastien
n’en voulaient pas.
Yves
Bonnefoy est mort. C’est l’oublié du week-end dans les médias.
Occulté par les grands morts Michel Rocard et Elie Wiesel… Yves
Bonnefoy
racontait qu’il écoutait avec bonheur ses père et mère (père ouvrier,
mère
institutrice) parler une langue étrangère, le patois. C’est ainsi que
j’ai
entendu l’arabe de mon père.
5 juillet
Au
Café des Dames, en face du métro Colonel
Fabien, un client au
comptoir, une ambulance passe : « Elle transporte des
prothèses
mammaires, y avait écrit "Mes deux seins" (médecin)… » Les
clients s’esclaffent. La caissière rit plus fort que les hommes.
Le
métro – ligne 6 – station Corvisart, une publicité contre le sida.
Une belle affiche couleur : une femme nue métisse, allongée en
odalisque,
le pubis peint en jaune, derrière elle, contre son dos et ses fesses,
un homme
peinturluré en bleu et vert… Il la sodomise ? Les
publicitaires
esthétisent la maladie mortelle. Elle devient séduisante.
Dans le wagon, j’entends un homme
qui chante en arabe. Comme un chant
sacré, profond. Je le vois, petit homme fragile, un enfant
l’accompagne, il est
aveugle. Il tient contre lui une cithare dont il joue. C’est beau. Si
rare dans
le métro. Il descend. Je serais restée pour lui, sa voix, sa langue,
ses notes
de musique orientale.
14 juillet
Nice.
Promenade des Anglais, les Niçois disent : La prom’.
Un camion 19 tonnes, poids lourd blanc, fou, fonce dans la foule du feu
d’artifice. 84 morts, des blessés, des enfants assassinés.
C’est un
djihadiste tunisien vivant en France, né à Sousse en Tunisie, fiché
comme
délinquant. 2015/2016, les terroristes islamistes sont nés en France
pour la
plupart, en Belgique, Franco-Marocains, Franco-Algériens,
Franco-Africains…
Comment
comprendre les raisons de ces engagements jusqu’à la mort, au
nom du martyre, au nom du Dieu de l’Islam, sur les injonctions de
Daech, une
tendance criminelle de l’islamisme radical, politique, conquérant,
totalitaire ? Pourquoi tant de jeunes musulmans et convertis,
nés en
France, citoyens français, disposant des droits des citoyens français,
vivant
dans une république, une démocratie, un état de droit, contrairement
aux pays
d’origine des parents et grands-parents immigrés en France et en
Europe,
pourquoi ce choix mortifère, pour quel idéal ? Quel
absolu ?
16 juillet
Daech
revendique l’attentat de Nice.
J’ai
pensé à mes père et mère. Vivants, ils se seraient assis sur la
Promenade, face à la mer, dans leur ville d’adoption, ville de leur
dernier
exil. Peut-être, mon père voyait-il sa ville natale, Ténès, de l’autre
côté de
l’horizon ?
Dans le jardin du mail de Bièvre,
des coquelicots et des bleuets. Il
manque les marguerites pour un bouquet champêtre.
Une mère de famille marocaine,
Fatima, est morte, fauchée par le camion
blanc de la Promenade des Anglais. Musulmane intelligente, discrète
comme
Fatima des Algériennes au square, comme les femmes
du peuple de mon
père. Attentive, bienveillante, soucieuse de l’avenir de ses sept
enfants,
« exemplaire » disent-ils, garçons et filles.
26 juillet
Après
le massacre à Nice le 14 juillet, date symbolique, après les
attentats en Allemagne par des réfugiés afghans et syriens, attaque au
cœur de
la France « Fille aînée de l’Église », pendant les
JMJ à Cracovie en
Pologne, 2 millions de jeunes chrétiens se retrouvent en
attendant le pape
François.
Le
syndrome Tibhirine en Algérie, les 7 moines décapités, têtes
et
corps séparés, on n’a jamais retrouvé les corps et les crânes sont la
propriété
de l’Algérie… L’enquête du juge Trévidic l’année dernière à Médéa n’a
pas
abouti.
À
Saint-Étienne-du-Rouvray, près de Rouen, le prêtre Jacques Hamel qui
dit la messe est égorgé dans son église par un jeune islamiste
accompagné d’un
complice. Une religieuse est blessée une autre religieuse donne
l’alerte, la
police intervient, les deux tueurs sont abattus.
Égorger
un vieil homme dans la « Maison de Dieu » lors de
l’office… comment peut-on mieux frapper la France chrétienne ?
Après la
persécution des chrétiens d’Orient, les chrétiens d’Occident. Et
certains
continuent de dire qu’il s’agit de psychopathes, que les djihadistes ne
sont
pas des musulmans, qu’ils n’agissent pas au nom de l’Islam. Il faut
réfléchir à
cette « maladie de l’Islam », suivant les mots
d’Abdelwahab Meddeb,
en lien avec l’Islam. Être dans le déni, pour rassurer les musulmans de
France,
ce n’est pas la solution. Poursuivre l’intervention militaire en Syrie
contre
Daech, ce n’est pas la solution. Les jeunes islamistes radicaux
disent :
« Vous nous tuez en Syrie, on vous tue chez vous »,
reprenant les
mots de Daech. Les frappes américaines, russes, françaises avec le
soutien de
l’Angleterre, de l’Allemagne et de l’Europe sont inutiles. Daech
recule, perd
une partie du territoire conquis, mais elle garde plusieurs villes
importantes,
se déplace en Libye et bientôt dans le Maghreb. La guerre est
politique,
idéologique plus que militaire. Le gouvernement actuel peut-il le
comprendre ? Il paraît sourd, muet, aveugle. Jusqu’à
quand ?
Fin
juillet
Une
femme courageuse, Nadia Remadna, fondatrice de la « Brigade
des mères », à Sevran, en Seine-Saint-Denis. Elle appelle les
mères dont
les enfants sont morts en Syrie, après avoir rejoint Daech, à se
rassembler, à
discuter avec d’autres mères de toutes confessions, des mères qui
souffrent du
silence de la solitude. Nadia Remadna demande aux autorités d’écouter
les mères
et d’interdire les écoles salafistes, foyers de propagande du
djihadisme. Les
responsables politiques, occupés à la préparation des prochaines
élections,
entendront-ils la requête de Nadia Remadna ?
Dans
l’Allier, arrestation d’un jeune réfugié syrien, en lien avec Adel
Kermiche, l’assassin du prêtre de Saint-Étienne-du-Rouvray, près de
Rouen.
Je reçois les photos des Hauts Plateaux
algériens, mon pays natal et celui de Nora Aceval. Nora m’envoie des
tapis
d’Aflou posés au soleil sur des murs en brique et la cérémonie rituelle
du
nourrisson enveloppé dans des linges blancs, de la tête aux pieds par
la
grand-mère maternelle qui a massé son petit corps, vigoureusement, me
dit Nora,
à l’huile d’olive et passé son nombril au khôl pour qu’il cicatrise
bien. Le
nouveau-né des Hauts Plateaux me rappelle l’enfant Jésus de la peinture
médiévale, ainsi emmailloté, bandes croisées le long du corps endormi
sur les
genoux de la Vierge Marie. Nora me raconte son émotion lorsqu’elle a
assisté à
ces gestes ancestraux qui sacralisent la naissance d’un enfant, garçon
ou
fille, et permettent à la jeune mère de se reposer et de recevoir les
offrandes
des amies et de la famille, parée comme une mariée dans le salon.
à Tagdemt près de Tiaret. Tapis
d’Aflou au soleil. Mai 2016 (photo : Nora Aceval)
|
à
Tagdemt près de Tiaret. Tapis
d’Aflou au soleil. Mai 2016 (photo : Nora Aceval) |
Tiaret. Nora Aceval avec les
conteuses Haja Kheïra, sa sœur Haja Khadidja et son petit-fils.
Mai 2016
(photo : collection particulière) |
Mellakou près de Tiaret. Le
nourrisson dans ses langes. Mai 2016 (photo : Nora
Aceval) |
29 – 30 –
31 juillet
Cérémonies
religieuses communes, chrétiens musulmans juifs dans les
églises et les mosquées en France. Marches fraternelles, solidaires,
après
l’assassinat du père Jacques Hamel. Sur la Mosquée de
Saint-Étienne-du-Rouvray,
une pancarte « Mosquée en deuil ».
Un
deuil aurait dû être décrété par Hollande comme après l’attentat de
Nice. Un prêtre est un citoyen de la République, comme les victimes de
Nice.
Les églises auraient dû sonner le glas dans toute la France.
Le
CFCM (Conseil français du culte musulman) appelle les fidèles à se
rendre, demain, dimanche, à la messe pour exprimer
« solidarité et
compassion ». L’évêque auxiliaire de Paris, Denis Jachiet, a
adressé un
message aux 112 paroisses de Paris pour que chacune organise
« un
accueil fraternel à l’entrée des églises ». Le CFCM sera
présent à
Notre-Dame de Paris et à l’église Saint-Paul (4e)
à Paris, la
deuxième lecture de la messe sera prononcée en arabe.
vers
la
suite précédente 42
vers la suite_suivante 44
retour
à la page d'accueil
|