Ben
Gardane, Tunisie. Attentat Daech, l’Algérie maltraitée.
L’Église, la pédophilie. Églises à vendre. Une enfance dans
la guerre,
Algérie, 1934-1962 (éd. Bleu autour). 22 mars,
Bruxelles frappée par
Daech. Les Roms sous le viaduc. Tags pour Daech. Au bord de la Seine,
une femme
en niqab brûle une Bible.
7 mars
Les
interventions militaires occidentales en Libye, l’assassinat de
Kadhafi ont provoqué un chaos politique qui bénéficie aux milices, aux
tribus
et aux Djihadistes transférés de Syrie en Libye. De nombreux Tunisiens
sont
allés se former en Syrie dans les rangs de l’EI. À Ben Gardane, le
7 mars,
à la frontière entre la Tunisie et la Libye, une attaque terroriste
d’envergure
contre une caserne, un poste de police, un poste de la Garde nationale.
54 morts. Parmi les terroristes, plusieurs étaient originaires
de Ben
Gardane où ils prévoyaient d’instaurer une Wilaya de Daech. La Tunisie
qui a
été le pays phare des révoltes arabes est devenue le théâtre de trois
attentats
meurtriers en 2015. Daech a promis de mener des opérations dans les
pays du
Maghreb. La Tunisie est sa première cible. L’Algérie est dans un tel
état de
faiblesse économique et politique qu’elle sera la prochaine cible de
l’EI, avec
la complicité d’une partie de l’oligarchie et du peuple algérien
maltraité par
les gouvernants. Je pense à mon père. À ce qu’il aurait dit de son pays
si mal
gouverné, des déceptions multiples, de l’idéal révolutionnaire bafoué,
des
élites corrompues, de son peuple au désespoir, des jeunes filles et
fils de
l’Algérie indépendante, sans avenir aujourd’hui… Malgré le nombre
d’universités
construites, mais les étudiants diplômés ne trouvent pas de travail à
la sortie
et ils rêvent de s’expatrier.
9 mars
et les jours suivants
Depuis
15 à 20 ans, les médias font état ouvertement de la
pédophilie. Dans les années 1970, c’était encore l’omerta. Quand j’ai
publié On
tue les petites filles et Le pédophile et la maman
(éd. Stock), le
journal Libération était le seul à traiter de ce
sujet, pour justifier
« l’amour des enfants » comme le disaient certains
intellectuels,
philosophes, écrivains, favorables à la transgression de TOUS les
TABOUS,
jusqu’à la pédophilie et l’inceste.
Aujourd’hui, le sujet n’est plus seulement abordé par les défenseurs de
la liberté sexuelle, leur « liberté » d’agresser
sexuellement des
enfants, garçons et filles. D’autres, victimes de ces agressions
s’expriment,
on les entend… Elles ne parlent pas de liberté mais de violence. On
s’étonne de
l’attitude de l’Église depuis une trentaine d’années. Des prêtres,
accusés de
pédophilie, ne sont pas jugés et restent en fonction, souvent au
contact
d’enfants. Ils ne sont pas poursuivis, ni par leur hiérarchie ni par le
Parquet. Le viol est un crime.
Que
dit l’Église ?
Que
dit le Pape ?
12 mars
Et
pendant ce temps, faute de prêtres et de fidèles, plus de mille
églises sont à vendre… Des églises fast-food ? Après
désacralisation,
naturellement. On se rappelle que le recteur de la Mosquée de Paris
avait proposé
de transformer les églises désaffectées en mosquées !
19 mars
Au Salon du livre de Paris
« Livre
Paris », Patrice Rötig, l’éditeur de Bleu autour,
présente, en
avant-première, le collectif que j’ai dirigé : Une
enfance dans la
guerre. Algérie 1954-1962. 44 auteurs, nés en Algérie entre
les
années 1940 et 1950, enfants et adolescents pendant
ces années de
guerre jusqu’à l’indépendance, racontent en un court récit inédit leur
perception de cette guerre, particulière. Les auteurs sont algériens,
juifs,
européens. Écrivains, ils sont aujourd’hui en exil en France. La
plupart
d’entre eux étaient présents sur le stand
« Auvergne-Rhône-Alpes ».
Certains se rencontraient pour la première fois en France, ils avaient
vécu à
Guelma, Constantine, Blida, Alger, Oran, Sidi Bel Abbès, Tiaret,
Djelfa,
Marnia, Ténès, Tlemcen… Au milieu du stand, une sorte de salon. Nous
avons
bavardé, regardé les photos d’enfance des auteurs, fait des
commentaires,
plaisanté, discuté… Nous nous reverrons pour des rencontres publiques
en France.
Peut-être en Algérie.
22 mars
Le
22 mars 1968 à Paris marque le premier jour de la
flambée 68.
Le
22 mars 2016 à Bruxelles marque la journée la plus meurtrière.
Une cinquantaine de morts, plus de 300 blessés. Un attentat à
l’aéroport,
un attentat dans le métro. Des kamikazes djihadistes assassinent au
hasard et
se tuent. Au nom de l’EI. Ils sont belges d’origine marocaine comme de
nombreux
habitants du quartier Molenbeek. Certains sont français d’origine
algérienne
comme les terroristes de Paris en janvier et novembre 2015,
ils ont
souvent travaillé ensemble depuis la Syrie, passant au milieu des
réfugiés vers
l’Europe avec de faux passeports.
Daech
promet d’autres attentats.
Maintenir
la Coupe d’Europe de football en juin à Paris et dans
plusieurs villes de France est irresponsable.
Il
ne s’agit pas de s’interdire de vivre, il s’agit, pour l’autorité
publique de ne pas provoquer. On imagine bien, à cette occasion, des
attentats
simultanés dans toute la France.
23-24
mars
Les
Roms continuent à aller et venir, d’un quartier à l’autre dans
Paris, de France en Roumanie, de Roumanie en France. La jeune Tatsiana
a
grandi, elle doit avoir 12 ans. À 9 ans elle était
ravissante. Elle
n’est plus aussi jolie. À 15 ans on la mariera. Je la reverrai
comme tant
de Roms, assise contre un arbre, un enfant tout petit dans son giron,
sous une
couverture. Je la reconnaîtrai ? Je l’ai vue, hier, fouiller
dans les
poubelles vertes de la rue. C’est la première fois. Elle est assez
grande pour
plonger les bras entre les boîtes et les paquets d’ordures.
Les Roms sous le viaduc (coll. part.), mars 2016.
24-25
mars
Je
lis le quotidien Le Parisien, toujours au comptoir
de L’alouette
dans mon quartier, l’express est meilleur que chez moi.
Des
tags pour Daech dans un collège du 20e à
Paris. Le
collège Pierre Mendes, porte de Bagnolet
« Kouachi en
force ! » « Libérez
Abdeslam ! ». Il paraît qu’il n’y
a pas de problèmes ethniques ou religieux dans l’établissement.
« Une blague
de gamin », dit un parent d’élèves.
Autre scène dans le 12e, Quai de la Râpée. Une
femme de dos,
devant la Seine, debout, voile intégral. Elle brûle un livre. Les
policiers lui
demandent de retirer son niqab pour établir son identité. Elle a un
passeport
français. 34 ans, domiciliée à Aulnay-sous-Bois en Seine-Saint-Denis.
La jeune
femme brûlait une Bible.
Fin
mars
Une
chambre à soi.
À
Paris
Une
chambre à soi. Paris (coll. part.), mars 2016.
vers
la suite précédente 39
vers
la suite suivante 41
retour
à la page d'accueil
|