Journal d’une
femme à sa fenêtre
(suite
58)
avril, mai 2018
Avril. Journal ferroviaire. Paris-Dax.
Je vais aux « Rencontres à Lire » de Dax pour L’Orient est rouge (Elyzad, 2017) et Une enfance dans la guerre, Algérie
1954-1962 (éd. Bleu autour, 2016).
Pierre Mazet, directeur de L’Escale des livres à Bordeaux, sera le modérateur.
Vu du train, TGV, côté gauche
Champs de colza. Jaune acidulé le long du regain vert
Des bois
Fermes au loin
Château d’eau et silo à grains
Église
Éoliennes en ligne
Une herse abandonnée dans les labours
Hangars blancs
Résineux en cercle autour d’une ferme en plein champ
Colza
Entrepôts PARMENTINE
Silo à grains
Tracteur rouge au bord de la ferme
Colza
Coopérative
Colza
Bois, pré sans bêtes
Colza
Château d’eau, Silo
Labours sombres
Château d’eau, Village, Église
Charolaises couchées dans le vert pré
Village
Clocher au loin
Colza, tracteur vert
Église
Peupliers, Château d’eau
Peupliers, Silo à grains
Ferme au bord du train
Maison de maître
Rivière
Colza, Pré vert épinard
Bois, chênes (les Chinois viennent en France, acheter des
troncs de chêne vendus aux enchères)
Zone industrielle
Entreprise DASSAULT Aviation
Labours rousseur de la terre en sillons
Tracteur vert et jaune (il ressemble au tracteur Max du
livre pour enfants de Sébastien et Ferdinand)
Ligne d’arrosage
Éoliennes paresseuses
Ciel gris souris
Colza
Il va pleuvoir
Collines à l’horizon
Parcelles, on dirait de la vigne
Je lis L’Homme qui
aimait les arbres de Jean-Marie Borzeix, dans la nouvelle collection
« Céladon » des éditions Bleu autour. (Père marchand de bois et fils
qui a été directeur de France Culture, dialogue difficile, poignant)
Une petite rivière
Entrepôts BUJEAUD
Lacs bleus entre les nuages
Falaises
Mauvais brownie chocolat au bar du TGV
Labours blancs pierreux
Fermes dans les peupliers
Vigne près de la voie ceps sans feuilles
Des pins
Un château dans le lointain
Ferme, toit de tuiles rondes
Des pins
Linge étendu derrière la maison, en bas du talus (une femme
vit ici)
Hangars de tôles noires
Pins et sapins, vignes
On dirait le Sud
Vignes, Pièces d’eau
Ferme abandonnée
Village, église, Clocher flèche haute
Jardins ouvriers
Moutons, canards
Pièce d’eau
Gare rose et blanche
Maison de maître, terrasse de pierre blanche
Arrivée à Bordeaux Saint-Jean, correspondances Bergerac,
Saintes
Vignoble en feuilles
Village résidentiel
Entreprise PANZANI
Serres au ras de la terre
Ferme
Un vieux car tagué sur le chemin
Des pins, des pins, des pins
Des maisons, Lilas en fleurs
Des sapins, des sapins, des sapins
Ciel gris métal
Un bateau dans la cour d’une ferme
Pylônes géants en forme de Dame de fer
Genêts le jaune doux des boutons d’or
Arc-en-ciel au-dessus des pins
Un chemin blanc le long de la forêt
Longue ligne d’arrosage
Village, Hangars, Scierie
Sapinette
Des noyers, je crois, comme en Dordogne
Devant moi, une jeune fille arabe, coquette, jolie, frisée
(regarde un film sur son ordinateur et son smartphone, en même temps)
On arrive à Dax, jolie gare
Une chambre à l’Hôtel
Splendid, 1927, Restauré depuis peu, somptueux
Sur la place de la cathédrale, un manège comme je les aime
avec girafe, éléphant, chameau et âne gris ? Peut-être tigre ?
Musée de Borda (ma mère s’appelait Bordas), Léon Gischia, peintre
de Dax à Paris où il rencontre le peintre Édouard Pignon (le Sud, Gischia a des
parents italiens, Édouard Pignon a des parents du Nord-Pas-de-Calais, il est né
à Marle-les-Mines, son père était mineur)
Des fossiles au Musée de Borda, un cabinet de curiosités,
comme le livre de Serge Airoldi, directeur des rencontres littéraires : Rose Hanoï, rencontres avec la couleur (Arlea,
2017). Un récit-variations littéraires, érudites, autour de la couleur, des
couleurs, une sorte de cabinet de curiosités, arc-en-ciel. Je l’ai lu dans le
train Dax-Paris. Je n’ai pas regardé le paysage.
Je n’ai pas vu la cigogne marchant dans les herbes le long
de l’Adour. Ni l’autre cigogne racontée par une femme à la terrasse d’un café à
Dax : « J’ai ouvert la fenêtre, la cigogne était là, dans le jardin,
comme une apparition, un miracle… ».
Mai. Paris-Montauban
Je suis allée à Montauban, invitée par la librairie La femme renard pour présenter L’Orient est rouge (Elyzad, 2017), des
nouvelles inspirées de la catastrophe Daech au Moyen-Orient et en Europe.
Nadège et Caroline, les libraires, donnent à lire et à vivre à la ville, avec
passion et pugnacité. Elles m’ont accompagnée à la médiathèque de Lauzerte, un
beau village sur une crête, près de Montauban.
Nous n’avons pas parlé de Olympe de Gouges née à Montauban.
J’ai marché dans la ville où son nom, plutôt son prénom, est partout. Boutiques
de vêtements féminins, salon de thé « Ô thés d’Olympe »… Et surtout
le « Théâtre Olympe de Gouges ». À l’affiche, Bigard l’humoriste avec
« Nous les femmes »…
J’ai pensé à Michelle Perrot, son livre Des femmes rebelles (éd. Elyzad, 2014) Olympe de Gouges, Flora Tristan, George Sand. Olympe est morte
guillotinée. Il faut lire sa Déclaration
des droits de la femme et de la citoyenne (14 septembre 1791), publiée
dans ce livre, après le portrait écrit par Michelle Perrot, de sa belle plume
d’historienne et féministe.
Je me suis promenée dans la ville. J’ai vu les sculptures
d’Antoine Bourdelle, en particulier celle de la poétesse grecque Sapho, en face
du théâtre d’Olympe. J’ai lu sur les vitrines des commerces de la ville, des
citations littéraires d’écrivains, invités au Festival des livres, printemps
2017, en particulier celle de mon ami Hubert Haddad « La nature ne pose
aucune question, elle ne répond pas non plus aux questions des mortels. »
J’ai cherché, dans le Muséum
d’Histoire Naturelle, hirondelles et cigognes. Elles étaient là. Les
couleurs de leurs plumes n’ont pas pâli. Je n’ai pas volé l’hirondelle des
cheminées…
J’oublie Jeanne d’Arc dans l’église Saint-Jacques. En jupe
paysanne elle tient son étendard, le casque sur le côté gauche.
Debout, près de la plaque honorant les morts de France. Deux
femmes parlaient de l’incident du drapeau qu’on avait brûlé, le drapeau
français. On pouvait voir les cendres dans un vase en terre, aux pieds de
Jeanne.
Olympe. Sapho. Jeanne
Trois rebelles. Belles et rebelles. Mes icônes.
J’allais oublier la boutique SINGER. Le beau S rouge. Elle
est à louer. J’ai pensé à la machine à coudre de ma mère, à Hennaya, près de
Tlemcen.
Je ne suis pas allée au musée Ingres en travaux. Avec D. le musée n’était pas fermé. Il y a
plusieurs années.
|
Montauban,
mai 2018 (coll. part.)
Montauban,
mai 2018 (coll. part.)
Montauban,
mai 2018. Sculpture de A. Bourdelle. Sapho (coll. part.)
Montauban, mai 2018. Théâtre Olympe de Gouges
(coll. part.)
vers
la
suite précédente 57
vers
la
suite suivante 59
retour
à la page d'accueil
|